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Il y a dix ans, le monde prenait conscience de l’importance du changement climatique. En 2015, les Nations unies adoptaient les ODD et leur mise en application pour 2030 avec l’ambition de mettre fin à l’extrême pauvreté, de lutter contre les inégalités et de tenter d’enrayer les conséquences du changement climatique. La même année, à l’occasion de la COP21, 196 parties signaient un traité international historique : l’Accord de Paris.
Les dix dernières années ont ainsi été rythmées par des engagements mondiaux, de nombreuses initiatives liées au climat et la mobilisation des jeunes générations pour protéger la planète.

Malgré une mobilisation à l’échelle planétaire – qui ne put rien empêcher – les chocs climatiques se sont succédés ; provoquant la mort de milliers de personnes, autant de blessés et de familles déplacées.
Crise climatique : rétrospective des dix dernières années

La crise climatique, une crise des droits de l’enfant
Les enfants sont les premières victimes du changement climatique. Leurs droits essentiels sont mis en péril : santé, éducation, accès à l’eau et alimentation.
“Il n’y a plus de nourriture dans les jardins, le soleil a tout brûlé. Puis, le cyclone est arrivé et a tout détruit. Maintenant, quand on marche dans les jardins et il n’y a plus rien.”

Partout où les chocs sévissent, les enfants sont privés des ressources vitales. Selon le dernier rapport de l’UNICEF, plus de 730 millions d’enfants vivaient dans une zone exposée à des pénuries d’eau en 2023.
Pourtant, sans eau, rien n’est possible. On ne peut vivre sans boire. La soif engendre la déshydratation, et son lot de conséquences sur les corps les plus faibles. Lorsque la chaleur brule les sols et que les cours d’eau s’assèchent, les récoltes s’appauvrissent d’avantage et le bétail meurt. C’est ainsi que se propagent la malnutrition, et la famine.

Depuis plusieurs années, c’est le quotidien des familles dans la Corne de l’Afrique ; une région fragilisée par les conflits, l’insécurité, les déplacements de population et la pauvreté. En près de dix ans, la région a été profondément transformée par la crise climatique. En Somalie, au Soudan, en Zambie, la sécheresse a précipité des milliers d’enfants au bord de la famine.
Tout aussi dévastatrice, la pollution atmosphérique est l’une des conséquences les plus graves du changement climatique. Deuxième facteur de décès dans le monde, elle a provoqué la mort de 8,1 millions de personnes, en 2021, dont 700 000 enfants de moins de 5 ans.
En 2016, l’UNICEF lançait déjà l’alerte.
Près de dix ans après, en dépit des nombreuses alertes, la situation empire. En Asie du Sud-Est, l’une des régions les plus affectées au monde, 453 millions d’enfants sont impactés par une pollution atmosphérique qui dépasse largement les seuils fixés par l’OMS.
En février 2025 par exemple, Bangkok, capitale de la Thaïlande, a connu un pic de pollution sans précédent. Dans les hôpitaux du pays, on constata alors une hausse du nombre de maladies respiratoires, notamment chez les enfants.

Au-delà des effets visibles sur la santé, c’est l’ensemble des droits qui est menacé. De nombreuses écoles ferment leurs portes pendant les pics de pollution tandis que plusieurs élèves manquent des heures de cours à cause des maladies respiratoires.
Après une catastrophe, les établissements scolaires sont détruits et les salles de classes sont inaccessibles. Parce qu’il faut répondre aux urgences alimentaires et sanitaires, le retour à l’école est souvent retardé. Des milliers d’enfants sont ainsi privés d’école et d’apprentissage.

En 2015, l’UNESCO estimait que 175 millions d’élèves avaient vu leur éducation perturbée par les catastrophes naturelles. Dix ans plus tard, ils étaient 250 millions, dont une majorité de filles.
Rappelons-le, la privation d’école pour les filles augmente les risques de décrochage définitif, de travail précoce voire de mariages forcés.

On ne saurait raconter l’ampleur de la crise climatique sans parler des millions de personnes déplacées.
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Au cours de la dernière décennie, les événements météorologiques ont déclenché en moyenne 21,5 millions nouveaux déplacements chaque année. Un chiffre deux fois plus élevé que celui des déplacements causés par les conflits et la violence. – Source, UNHCR
Pour les enfants, la vie dans les camps est difficile. Les tentes ne les protègent pas des tempêtes et des inondations, et ils n’ont pas toujours la possibilité de se nourrir correctement ou d’être soignés.

Lutter contre le changement climatique : une priorité pour l’UNICEF
Le paradoxe est cruel ; les enfants sont les plus vulnérables aux effets du changement climatique alors même qu’ils sont les moins responsables. Pourtant, leur voix est à peine audible dans les prises de décisions.
À travers ses actions sur le terrain et son plaidoyer auprès des institutions nationales et internationales, l’UNICEF place chaque enfant au cœur de la lutte contre le changement climatique.
Au cœur des urgences, nous répondons aux besoins des populations tout en renforçant leur résilience face aux chocs futurs. Dans plusieurs pays tels que Madagascar, la Bolivie ou encore les Philippines, nous déployons des programmes innovants pour que chaque enfant puisse évoluer dans un environnement sain.