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Deux enfants se rendent dans les espaces d'apprentissage sécurisés soutenus par l'UNICEF à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. © UNICEF/UNI646530/El Baba
© UNICEF/UNI646530/El Baba

Proche-Orient : les enfants pris au piège d'une guerre sans fin

Le 7 octobre 2023, l’interminable conflit entre Israël et l’État de Palestine a pris une tournure dramatique.

La montée d’effroyables violences a eu des conséquences dévastatrices sur des milliers de familles.

En un an de guerre, le nombre de victimes n’a cessé de battre des records. Parmi elles, un nombre invraisemblable d’enfants.

En dépit des nombreuses tentatives, un seul accord de cessez-le-feu a été conclu en novembre 2023. Il a permis la libération de 86 otages israéliens240 prisonniers palestiniens et 24 otages d’origine étrangère. La trêve humanitaire de 6 jours qui s’en est suivi a également permis d’acheminer des fournitures humanitaires dans la bande de Gaza.

Conflit israélo-palestinien : le tragique bilan, un an après

Plus de douze mois après, tout a été détruit. Dans la bande de Gaza, les maisons, les hôpitaux et les écoles ne sont plus que ruines. Des dizaines d’enfants sont morts de faim et de nombreux autres luttent pour survivre.

Alors que les combats s’intensifient et s’étendent au-delà de l’enclave palestinienne, des millions d’enfants au Proche-Orient sont pris au piège d’une guerre qui les dépasse.

Depuis le début de la guerre, 1,7 millions de personnes sont déplacées dans la bande de Gaza. La majorité étant des femmes et des enfants. © UNICEF/UNI472245/Zaqout

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En Israël

Les attaques du 7 octobre en Israël ont blessé 5 400 personnes et coûté la vie à plus de 1 200 personnes, dont 37 enfants. Au 14 octobre, on estime qu’encore 101 personnes sont retenues en otage, dont 2 enfants.

« Les deux derniers enfants otages dans la bande de Gaza, Kfir et Ariel, n’ont toujours pas été libérés. Cela représente de longs mois d’angoisse pour les otages et leurs familles » a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF.

En Cisjordanie

Située entre Israël et la Jordanie, la Cisjordanie est également le théâtre de violences. Depuis le début des hostilités il y a un an, 166 enfants auraient été tuées, 935 autres blessés et des milliers d’autres, obligés de fuir.

Depuis plusieurs mois, des échanges de tirs et des bombardements ont lieu entre Israël et la branche armée du groupe libanais Hezbollah.

Le 23 septembre 2024, la tension est montée d’un cran. Le sud du Liban, la région de la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth se sont retrouvés sous le feu des raids israéliens. En 24 heures, le nombre d’enfants tués a dépassé celui des 11 derniers mois.

Cette escalade des violences est la plus meurtrière qu’ait connue le pays depuis 2006. Selon les dernières estimations :

Au moins 100 enfants ont été tués au cours des derniers jours

5 000 personnes, dont 690 enfants, ont été blessées

1,2 million de personnes, dont 400 000 enfants, ont été déplacées

Parmi elles, plus de 187 000 ont trouvé refuge dans 1 054 abris à travers le pays

A ce jour, plus de 320 000 citoyens syriens et au moins 117 000 citoyens libanais ont franchi la frontière pour chercher refuge en Syrie

Des milliers de familles continuent de fuir leur maison pour trouver refuge dans d’autres régions considérées comme partiellement sûres. Les hôpitaux sont fortement sollicités en raison de l’afflux de blessés.

Déjà dévasté par une crise économique, sociale et politique sans précédent, le Liban est au bord du gouffre. Sans un cessez-le-feu immédiat, le pays risque de subir une guerre qui aurait un impact dévastateur sur les millions d’enfants qui y vivent.

Dans la bande de Gaza

L’escalade des hostilités qui dure depuis près d’un an est la plus meurtrière qu’ait connue l’enclave palestinienne depuis 2006. Selon les estimations :

42 010 personnes ont été tuées, dont plus de 14 100 enfants

97 720 personnes ont été blessées, dont plus de 12 500 enfants

Plus de 10 000 autres sont portées disparues et seraient probablement sous les décombres

Sur place, un enfant est tué ou blessé toutes les dix minutes

Les femmes et les enfants représentent 60 % des victimes. Les survivants, eux, vivent un exode sans fin. Ils sont 1,9 million à avoir fui, plusieurs fois, le nord et le centre, à la recherche d’un refuge vers le sud. Mais les nombreux ordres d’évacuations ne font qu’accentuer le cauchemar des familles qui y sont réfugiées.

En mai dernier, l’intensification des combats à Rafah et les récents ordres d’évacuation militaire ont entraîné, une fois de plus, le déplacement d’1 million de personnes. Désormais, elles se retrouvent entassées à Al-Mawasi, une bande de terre à quelques kilomètres de la frontière égyptienne. Les familles déplacées vivent un dénuement total. Les conditions de vie sont indescriptibles : sans eau, sans nourriture, sans médicaments.

82 % des infrastructures de santé ont été partiellement endommagées ou détruites

Picto WASH

2,2 millions de personnes sont affectées par les difficultés d’accès à l’eau potable

Picto éducation

92 % des infrastructures scolaires ont été endommagées ou détruites

Une situation sanitaire alarmante

Ce portrait déjà tragique s’assombrit au fur et à mesure que la faim et les épidémies s’installent à Gaza

Selon l’IPC, organisme mondial d’analyse de l’insécurité alimentaire, 96 % de la population est au bord de la famine. Ces derniers mois, 37 personnes, dont 31 enfants seraient morts à cause de la malnutrition.

Dans des zones de refuge désormais saturées, le manque de services d’hygiène et d’assainissement, les eaux stagnantes et la promiscuité ont créé les conditions parfaites à la résurgence d’un autre fléau : la poliomyélite.

Alors que la maladie avait été éradiquée de la bande de Gaza il y a plus de 25 ans, le virus a été détecté en juillet dernier à Khan Younis et à Deir el Balah. Depuis, 3 enfants présentant une suspicion de paralysie flasque aiguë (PFA), symptôme courant de la polio, ont été identifiés.

Le risque de propagation de la polio à l’intérieur de Gaza et même au-delà, notamment dans les pays voisins, reste élevé. Pour y remédier, l’UNICEF, l’UNRWA et l’OMS œuvrent activement à déployer une campagne de vaccination ciblant 640 000 enfants de moins de 10 ans à Gaza. Nous avons d’ores et déjà lancé la première phase de la vaccination (du 1er au 3 septembre) où plus de 189 000 enfants ont été vaccinés.

“La préparation de cette campagne ambitieuse et l’obtention de ces trêves n’ont pas été faciles, mais elles démontrent qu’il est possible de permettre l’approvisionnement de la bande de Gaza, de faire taire les frappes et de protéger les civils. Il suffit d’en avoir la volonté.”
a déclaré Adele Khodr, Directrice Régionale de l’UNICEF au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

Les images et les récits sont sans équivoque. Les enfants sont les premières victimes de ce conflit. Ils sont confrontés à la violence la plus extrême, à des scènes d’horreurs et à la perte de leurs proches : des traumatismes profonds qui affectent leur développement et leur avenir.

Un après après l’escalade des hostilités, la bande de Gaza est sans aucun doute un des endroits les plus dangereux au monde pour un enfant.

Protéger inconditionnellement chaque enfant

Dès les premiers instants du conflit, l’UNICEF n’a cessé de plaider pour un cessez-le-feu humanitaire et la protection des enfants. Qu’ils soient Israéliens ou Gazaouis, ils vivent des traumatismes profonds et sont victimes de violations graves.

“Rien ne justifie les meurtres, les mutilations ou les enlèvements d’enfants. Ce sont des actes qui constituent une violation grave des droits humains et que l’UNICEF condamne avec la plus grande fermeté”
a déclaré Catherine Russell
directrice générale de l’UNICEF

Les équipes de l’UNICEF mobilisées sur le terrain

La guerre à Gaza, c’est aussi l’histoire d’une aide humanitaire insuffisante, d’un personnel qui peine à opérer et de plusieurs collègues qui ont perdu la vie en apportant un soutien vital aux enfants.

En un an, 302 travailleurs humanitaires ont été tués. L’OMS, le Programme de Développement des Nations Unies et le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui au projet ont chacun perdu un ou plusieurs membres de leurs équipes.

Depuis le 21 octobre 2023, plus de 923 camions de l’UNICEF ont acheminé de l’eau, des fournitures médicales et des kits d’hygiène. Mais l’aide humanitaire reste insuffisante et ce sont les enfants qui en paient le prix.

L’aide humanitaire apportée par l’UNICEF au 24 septembre 2024

Au cours des dernières semaines :

  • L’UNICEF et ses partenaires ont poursuivi leurs actions pour faciliter l’accès à l’eau potable à 2,3 millions de personnes, dont 1 million d’enfants, à Gaza
  • En août dernier, 183 000 personnes ont bénéficié de la distribution de plus de 26 000 fournitures d’hygiène
  • Plus de 75 000 personnes ont bénéficié de la construction de 5 000 latrines

  • Avec le soutien de l’UNICEF et ses partenaires, 540 000 enfants ont été vaccinés contre la polio
  • Au cours des dernières semaines, l’UNICEF a soutenu 10 établissements supplémentaires de soins de santé primaires, 65 refuges qui fournissent des soins médicaux, et 4 unités mobiles

  • 39 799 enfants ont été examinés pour identifier les cas de malnutrition
  • 3 583 enfants ont été pris en charge pour malnutrition aiguë en août 2024
  • L’UNICEF et ses partenaires ont mis en place 163 unités de soins mobiles pour continuer à fournir des services nutritionnels aux populations qui en ont désespérément besoin

  • En août dernier, 12 478 enfants ont bénéficié d’activités éducatives et récréatives à travers 39 espaces d’apprentissages temporaires mis en place par l’UNICEF

  • Au cours des six premiers mois de 2024, l’UNICEF et ses partenaires ont fourni une aide psychosociale à 62 000 enfants
  • Plus de 340 000 personnes ont bénéficié d’actions de sensibilisation sur la protection des enfants

  • Depuis octobre 2023, plus de 767 261 personnes ont reçu des transferts d’argent pour se procurer des biens de première nécessité tels que de l’eau potable, de la nourriture et des produits d’hygiène
Depuis le début de la guerre, 1,7 millions de personnes sont déplacées dans la bande de Gaza. La majorité étant des femmes et des enfants. © UNICEF/UNI472245/Zaqout

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Nos réponses à vos questions

Le conflit en Israël et l’État de Palestine est particulièrement complexe. Pour comprendre ses origines, il faut remonter jusqu’aux évènements qui se sont produits à la fin de la Première Guerre mondiale. En savoir plus ici

L’enlèvement d’enfants constitue une violation grave. L’UNICEF condamne fermement ces tragiques atteintes aux droits des enfants. Tout enfant détenu par une partie au conflit doit être protégé et libéré immédiatement et sans condition. L’UNICEF rappelle à toutes les parties l’obligation qui leur incombe, en vertu du droit international humanitaire, d’accorder une protection spéciale aux enfants.

Nous saluons la libération des otages ayant eu lieu pendant le cessez-le-feu temporaire. Cependant, il reste encore beaucoup à faire : 2 enfants israéliens, dont l’un a fêté son premier anniversaire le 18 janvier en détention, sont toujours retenus en otage. Nous demandons leur libération immédiate.

L’UNICEF est une organisation impartiale et neutre. Nous avons pour objectif de soutenir tous les enfants vulnérables, où qu’ils se trouvent et quels que soient leur origine ethnique, leur sexe, leur nationalité.

L’UNICEF est profondément préoccupé par l’impact physique et mental de la violence sur les enfants et leurs familles. Nous appelons à la fin de la violence et exhortons toutes les parties à protéger inconditionnellement les enfants, en vertu du droit international humanitaire.

L’escalade des combats à Rafah a marqué un tournant dévastateur dans ce conflit ayant déjà fait plus de 42 000 victimes. Plus d’1 million de personnes ont dû se déplacer à nouveau. La majorité s’est réfugiée vers Al-Mawasi, une bande de terre à quelques kilomètres de la frontière égyptienne.

Des milliers d’autres personnes pourraient mourir dans les violences ou en raison du manque de services essentiels et d’une nouvelle perturbation de l’aide humanitaire. Nous avons besoin que les derniers hôpitaux, abris et systèmes d’approvisionnement en eau de Gaza restent fonctionnels.

 

Depuis le 21 octobre 2023, plus de 923 camions ont pu rentrer transportant de l’eau, des fournitures médicales et des kits d’hygiène. Ces réserves s’épuisent aujourd’hui en raison des grands besoins humanitaires à Gaza. Les camions transportant de nouvelles fournitures de secours passent au compte-goutte.  L’UNICEF se tient prêt à intensifier son aide avec des fournitures de secours prépositionnées à la frontière entre l’Égypte et Gaza.

Dans les pays à haut revenu, comme Israël, le gouvernement s’acquitte lui-même des tâches que l’UNICEF soutient dans les pays moins prospères. Dans ce pays, les services publics de l’État répondent aux besoins des enfants, tant en matière de santé, que d’accès à l’éducation, de participation ou de protection. Le Fonds UNICEF en Israël n’a pas d’actions programmatiques opérationnelles sur son territoire qui requerraient un appel à la générosité publique.

Par ailleurs, le mandat de l’action de l’UNICEF s’inscrit toujours en pleine coopération avec les gouvernements. À ce jour, les autorités israéliennes n’ont pas fait appel à l’UNICEF pour répondre à la crise actuelle.

  1. Un cessez-le-feu immédiat et durable.
  2. Un accès humanitaire sûr et sans entrave pour atteindre les populations affectées où qu’elles soient dans la bande de Gaza. Tous les points de passage vers la bande de Gaza doivent être ouverts. Les travailleurs humanitaires doivent pouvoir circuler en toute sécurité pour apporter des fournitures essentielles et une aide vitale aux populations.
  3. La libération immédiate et inconditionnelle de tout enfant séquestré. Nous demandons également l’arrêt de toute violation grave contre les enfants, y compris les meurtres et les blessures.
  4. Le respect et la protection des infrastructures civiles telles que les abris, les écoles, les installations sanitaires, électriques, d’eau et d’assainissement. Toutes les parties au conflit doivent respecter le droit humanitaire international.
  5. Les cas médicaux urgents à Gaza doivent pouvoir accéder en toute sécurité aux services de santé essentiels ou être autorisés à quitter la bande de Gaza. Les enfants blessés ou malades qui sont évacués doivent être accompagnés par des membres de leur famille.