Les 10 conséquences du changement climatique sur l’accès à l’eau
Un cataclysme chasse l’autre, toujours plus terrifiant : cyclone dévastateur à Mayotte, typhon en Thaïlande, inondations en République démocratique du Congo, vagues de sécheresse à Madagascar, fortes chaleurs au Cambodge…
Les effets du changement climatique se multiplient, s’aggravent et privent ainsi des millions d’enfants de la plus vitale des ressources : l’eau potable.
Dans chaque région du monde, la crise climatique bouleverse les écosystèmes et transforme les habitudes de vie. Lorsque les catastrophes naturelles détruisent les points d’accès à l’eau, contaminent les rivières et les nappes phréatiques, les risques de maladies explosent. Diarrhée, choléra, typhoïde…ces maladies d’origine hydrique peuvent s’avérer mortelles sans une prise en charge rapide, surtout pour les enfants.
En Somalie, l’accès à l’eau presque impossible pour les exilés climatiques
Pays ravagé par les conflits et la famine, la Somalie subit de plein fouet les effets du changement climatique. Les faibles précipitations de la dernière saison pluvieuse ainsi que les fortes températures de la saison sèche ont enlisé, une fois de plus, le pays dans une situation catastrophique.
Depuis plusieurs années, la Somalie est asphyxiée par les nombreux chocs climatiques, les difficultés d’accès à l’eau qu’ils créent et les déplacements forcés qui s’en suivent. En février dernier, l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) avait enregistré plus de 61 000 nouveaux déplacements, principalement dus à la sécheresse.
La plupart des familles exilées arrivent dans des camps déjà surpeuplés, avec des conditions d’hygiène déplorables. Les infrastructures sanitaires sont presque inexistantes, l’eau potable est insuffisante et quand il y en a, elle est polluée.
Les enfants, atteints de malnutrition pour la plupart, sont alors particulièrement vulnérables aux maladies comme les diarrhées ou le choléra.
La Zambie, prise entre sécheresse et choléra
Pays voisin du Zimbabwe, la Zambie a vécu une année 2024 marquée par une sécheresse importante, résultat du phénomène météo El Niño. Cette catastrophe a détruit les récoltes et aggravé les problèmes d’accès à l’eau pour 6,55 millions d’habitants.
Dans ce pays, comme partout dans la région, le changement climatique fait des ravages chez les enfants et les jeunes. En 2023 par exemple, les familles avaient dû affronter une épidémie de choléra qui a resurgi en décembre 2024, exposant ainsi plus de 5 millions de personnes à la maladie.
Mayotte : sécheresse, cyclone et choléra
Entre pauvreté extrême, précarité, manque d’infrastructures, difficulté d’accès aux soins…la liste des crises dont souffre Mayotte est longue. Pourtant, ces derniers mois, le département le plus jeune et le plus pauvre de France a été ébranlé à nouveau par plusieurs catastrophes.
Entre mars 2023 et mars 2024, l’archipel a connu une sécheresse de plus, la pire depuis 1997. Sur place, les familles passaient plusieurs heures, voire des jours sans eau potable. Les cas de diarrhée aqueuse aiguë, de déshydratation et de gastroentérites se sont multipliés, surtout chez les plus vulnérables ; les enfants.
Quelques mois plus tard, en décembre, c’est le cyclone Chido qui s’est abattu sur le territoire en emportant tout sur son passage. Maisons, écoles, infrastructures d’accès à l’eau…rien n’a résisté aux rafales de 225 km/h.
Crise climatique et accès à l’eau : l’UNICEF alerte
- 1 milliard d’enfants, soit près de la moitié des enfants de la planète, sont exposés à un risque climatique extrêmement élevé
- Dans le monde, 600 millions d’enfants n’ont toujours pas accès à des services d’approvisionnement en eau potable. 1,1 milliard sont privés d’installations sanitaires et 689 millions vivent sans services d’hygiène de base.
- Chaque jour, plus de 1 000 enfants de moins de 5 ans meurent à cause d’une eau insalubre, soit 400 000 enfants chaque année.
- En 2022, 739 millions d’enfants dans le monde, soit 1 enfant sur 3, vivaient déjà dans une zone exposée à des pénuries d’eau élevées. Une situation alarmante que le changement climatique menace d’aggraver.
- En 2022, 436 millions d’enfants étaient en situation de vulnérabilité hydrique extrême. Concrètement, cela signifie qu’ils faisaient face à des pénuries d’eau élevées et n’avaient pas accès à des services d’approvisionnement en eau potable. Le Niger, la Jordanie, le Burkina Faso, le Yémen, le Tchad et la Namibie, figurent parmi les pays les plus touchés.
- Les maladies hydriques telles que le choléra, la typhoïde et les diarrhées aigües font partie des principales causes de décès chez les enfants de moins de 5 ans.
- On estime que l’accès insuffisant à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement, est responsable d’environ 50 % de la malnutrition dans le monde.
- Dans les zones de conflits, les enfants de moins de 5 ans ont 20 fois plus de risques de mourir de maladies diarrhéiques que des bombardements, et ce, en raison du manque d’accès à l’eau.
- D’ici 2040, on estime que près de 1 enfant sur 4 vivra dans des zones de stress hydrique extrêmement élevé, c’est-à-dire dans des zones où la demande en eau dépasse les ressources disponibles.
- Les catastrophes météorologiques ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants en six ans. Pour les populations déplacées, les difficultés d’accès à l’eau sont exacerbées.
Partout dans le monde, des millions d’enfants ont difficilement accès à l’eau potable. Au-delà des conséquences directes sur leur santé, les difficultés d’accès à cette ressource vitale retardent leur développement, leur bien-être et même leur éducation.

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